Publicité en cours de chargement...
L’agrément Hébergeur de Données de santé en première division
Il nous semble cependant que l’ordonnance comporte quelques items qui méritent réflexion. Tout d’abord, l’obtention de l’agrément devient une accréditation COFRAC du même genre que l’ISO 15189 pour les laboratoires, et pour ceux tels que moi qui ont vécu cette dernière, le moins que l’on puisse dire est que pas mal d’hébergeur agréés vont rester sur le carreau ou simplement décider de ne pas suivre. Certes cela simplifie la procédure, mais pour l’ASIP – qui d’ailleurs ne parvenait plus à suivre comme en témoigne les délais d’instruction des dossiers – et certainement pas pour les hébergeurs : une visite d’accréditation, ce n’est plus une simple « paper certification ». Nous allons voir débouler des équipes qui contrôle sur site et sur pièce les éléments du dossier, et croyez-moi on change de gamme.
Ensuite, l’ordonnance rappelle les obligations des hébergeurs et leur interdit d’utiliser les données à d’autres fins que la simple prestation d’hébergement, et là cela pose question. En effet, je connais des hébergeurs qui proposent clairement des prestations de traitement des données hébergées, allant clairement au-delà de l’exécution de simple batch techniques tels que la sauvegarde. En effet, certaines sociétés ont déposé l’agrément pour être en règle, mais proposent des prestations d’analyse ou de traitement des données au sens sémantique du terme. Par exemple, de la frappe de compte-rendus médicaux, de l’analyse de données génétique, du décisionnel, etc. Si l’on suit l’esprit de la loi rappelé par l’ordonnance, ces traitements doivent cesser.
Enfin et c’est le dernier point, il serait intéressant de connaître la position des organismes COFRAC sur une question qui semble agiter pas mal le landernau de santé ces derniers temps : la nécessité – ou pas – d’un établissement support de GHT de disposer de l’agrément pour héberger les données médicales de l’ensemble des établissements dudit GHT. Certains pensent que oui, au motif que l’établissement support hébergeraient les données de patients des autres établissements, patients qui dans certains cas ne seraient pas les siens. Mais certains pensent que non, car la loi de santé 2016 stipule clairement que le patient est supposé confier ses données à l’ensemble des établissements du GHT, et donc de facto devient le patient de tous les établissements du GHT, ce qui est cohérent avec la logique de parcours de soins promue par cette loi. La participation au parcours de soins exonère d’ailleurs une entité de détenir l’agrément, c’est le cas par exemple d’un laboratoire privé auprès duquel un petit CH externaliserait des analyses de biologie : le parcours de soins étant au centre de la loi, les établissements membre d’un GHT seraient donc exonérés de la contrainte de l’agrément.
Cela étant, l’évolution de l’agrément vers une logique d’accréditation basée sur l’ISO 27000 est en soit une bonne chose, nous attendons impatiemment de voir les premiers à passer à la moulinette.
Avez-vous apprécié ce contenu ?
A lire également.

Éthicovigilance numérique : premiers signaux d’alerte dans la santé connectée
24 avril 2025 - 15:14,
Actualité
- DSIHLa Délégation au numérique en santé (DNS) publie le premier rapport d’activité de la Plateforme d’éthicovigilance du numérique en santé, un dispositif inédit lancé fin 2023 pour recueillir les signalements d’usagers et de professionnels confrontés à des enjeux éthiques liés aux technologies de santé...

Contourner les règles, faille cyber éternelle et consubstantielle à l’espèce humaine
21 avril 2025 - 19:07,
Tribune
-Récemment, un post sur LinkedIn racontait l’histoire suivante : un enseignant soucieux de repérer les élèves qui faisaient rédiger leur copie par ChatGPT transmettait ses consignes sous forme de fichiers PDF dans lesquels il incluait des morceaux de texte en caractères blancs, donc invisibles pour l...

L’arnaque à l’arrêt de travail comme source de réflexion
14 avril 2025 - 21:57,
Tribune
-Soupçonné d’avoir mis en place un site Web permettant d’acheter de « faux » arrêts de travail en quelques clics et pour 9 euros seulement, un jeune homme de 22 ans originaire des Landes est sous le coup d’une accusation et de poursuites diverses. Les faux arrêts de travail étaient générés automatiqu...

Panorama forcément non exhaustif du fléau des arnaques en ligne en ce début 2025
08 avril 2025 - 07:19,
Tribune
-Le temps des mails provenant d’un prince nigérian qui requiert votre aide pour toucher un héritage, ou de la petite Marie qui attend désespérément une greffe, est révolu : les techniques ont évolué, les outils aussi, les réseaux se sont structurés et professionnalisés. Petit panorama, forcément inco...