Publicité en cours de chargement...

Publicité en cours de chargement...

RGPD, suite et peut-être fin

23 oct. 2017 - 20:01,
Tribune - Cédric Cartau
Le sujet s’étire en longueur, mais à force de creuser on se rend compte que certains aspects sont plus compliqués que prévu.

D’abord, il y a la question des fichiers nominatifs « sauvages », par exemple les fichiers Excel ou les bases Access que certains utilisateurs alimentent pour leurs besoins (souvent tout à fait justifiés) et qui échappent à la connaissance de l’institution, donc de la DSI et par ricochet du CIL/DPO. La quincaillerie que les fournisseurs tentent de nous vendre officie le plus souvent sur ce domaine, à savoir le pistage de ces fichiers cachés par différentes méthodes : analyse des flux réseau, balayage des espaces de fichiers, etc. Il y a deux stratégies pour traiter cette question : acheter la quincaillerie, ou exclure les fichiers par la voie « légale ». Une seconde méthode consiste à officialiser, si ce n’est déjà fait, dans la charte informatique et dans la PSSI, le fait que les données médicales sont stockées dans le DPI et pas ailleurs, que les données RH sont stockées dans le SI RH et pas ailleurs, idem pour les données fournisseurs. Cela n’empêchera pas certains utilisateurs de continuer à pratiquer le Shadow IT interne, mais la responsabilité juridique de l’institution ne sera pas engagée en cas de contrôle. C’est d’ailleurs sur ce fondement que, récemment, un médecin de l’AP-HM a été condamné(1) intuitu personae, et son administration mise hors de cause.

Ensuite, il y a la question des fournisseurs, qui est plus protéiforme que ce que j’avais initialement perçu. Un sous-traitant est beaucoup plus impliqué dans le RGPD qu’il ne l’était dans la précédente réglementation. Mais il va falloir distinguer plusieurs cas : les fournisseurs « legacy », pour lesquels l’établissement va devoir entrer dans un processus de renégociation des contrats existants (avec des leviers divers en fonction de la taille du fournisseur et du poids économique du client), et les nouveaux fournisseurs pour lesquels des clauses vont devoir être appliquées à tous les nouveaux contrats.

Pour cette seconde catégorie autant que pour la première, au moins trois sous-cas devront en outre être distingués : le fournisseur d’un progiciel hébergé en mode On Premise chez le client, le fournisseur d’une solution en mode Cloud et le fournisseur d’une boîte noire de type biomédical. Plus un quatrième, celui des solutions totalement opérées par un fournisseur, pour lesquelles le traitement (finalité, décision, etc.) est de facto décidé par le fournisseur, alors que sur le papier, c’est le client qui est responsable du traitement.

La place manque pour décrire les dispositions à prendre pour ces huit cas (2 x 4), mais il est fortement conseillé aux confrères CIL/DPO de ne pas prendre le sujet à la légère. Autant mettre en place un processus de réception des demandes d’accès aux données par les personnes concernées n’est pas très compliqué, autant le sujet des fournisseurs va être chronophage.

Chronophage et en même temps une chance terrible : nous avons enfin le levier juridique pour ramener dans le rang un certain nombre de fournisseurs récalcitrants, et si certains auront des scrupules, moi je n’en aurai pas.


(1)  http://www.cyberdroit.fr/2017/09/condamnation-dun-medecin-pour-traitement-de-donnees-de-sante-sans-autorisation-de-la-cnil/ 

Avez-vous apprécié ce contenu ?

A lire également.

Illustration Éthicovigilance numérique : premiers signaux d’alerte dans la santé connectée

Éthicovigilance numérique : premiers signaux d’alerte dans la santé connectée

24 avril 2025 - 15:14,

Actualité

- DSIH

La Délégation au numérique en santé (DNS) publie le premier rapport d’activité de la Plateforme d’éthicovigilance du numérique en santé, un dispositif inédit lancé fin 2023 pour recueillir les signalements d’usagers et de professionnels confrontés à des enjeux éthiques liés aux technologies de santé...

Illustration Contourner les règles, faille cyber éternelle et consubstantielle à l’espèce humaine

Contourner les règles, faille cyber éternelle et consubstantielle à l’espèce humaine

21 avril 2025 - 19:07,

Tribune

-
Cédric Cartau

Récemment, un post sur LinkedIn racontait l’histoire suivante : un enseignant soucieux de repérer les élèves qui faisaient rédiger leur copie par ChatGPT transmettait ses consignes sous forme de fichiers PDF dans lesquels il incluait des morceaux de texte en caractères blancs, donc invisibles pour l...

Illustration L’arnaque à l’arrêt de travail comme source de réflexion

L’arnaque à l’arrêt de travail comme source de réflexion

14 avril 2025 - 21:57,

Tribune

-
Cédric Cartau

Soupçonné d’avoir mis en place un site Web permettant d’acheter de « faux » arrêts de travail en quelques clics et pour 9 euros seulement, un jeune homme de 22 ans originaire des Landes est sous le coup d’une accusation et de poursuites diverses. Les faux arrêts de travail étaient générés automatiqu...

Illustration Panorama forcément non exhaustif du fléau des arnaques en ligne en ce début 2025

Panorama forcément non exhaustif du fléau des arnaques en ligne en ce début 2025

08 avril 2025 - 07:19,

Tribune

-
Cédric Cartau

Le temps des mails provenant d’un prince nigérian qui requiert votre aide pour toucher un héritage, ou de la petite Marie qui attend désespérément une greffe, est révolu : les techniques ont évolué, les outils aussi, les réseaux se sont structurés et professionnalisés. Petit panorama, forcément inco...

Lettre d'information.

Ne manquez rien de la e-santé et des systèmes d’informations hospitaliers !

Inscrivez-vous à notre lettre d’information hebdomadaire.