Publicité en cours de chargement...

Publicité en cours de chargement...

Volet numérique du projet de loi ’’Santé’’ : les retouches sénatoriales

28 mai 2019 - 12:14,
Tribune - Par Me Emmanuelle Peletingeas
Le projet de loi relatif à l'organisation et à la transformation du système de santé a fait l’objet d’une procédure accélérée engagée le 13 février 2019 par le Gouvernement. Adopté le 26 mars 2019 par l’Assemblée nationale, le texte a été transmis au Sénat en 1ère lecture, et à sa commission des affaires sociales, laquelle a arrêté la version qui sera discutée en séance publique à partir du 3 juin prochain.

Si les sénateurs y ont apporté des modifications, notamment sur l’ouverture de l’espace numérique personnel et l’interopérabilité des logiciels, ils n’en ont pas franchement bousculé la teneur.

S’agissant du volet numérique, les sénateurs ont, à l’occasion de l’examen en commission, étendu l’ouverture du dossier médical partagé (DMP) et de l’espace numérique de santé (ENS) aux personnes non détentrices d’un identifiant national de santé, en particulier les personnes bénéficiaires de l’aide médicale d’État.

Sur cet ENS, et dans la perspective de décloisonner les mondes médico-social et de la santé, les sénateurs ont également jugé bon, “pour rendre opérationnelle la transversalité des éléments de parcours d’un assuré”, de permettre à ce dernier de pouvoir y disposer dans une rubrique à part de données liées à l’accompagnement social et médico-social.

En ce qui concerne l’interopérabilité, le rapporteur du texte a considéré qu’il s’agissait d’“un enjeu crucial si nous ne voulons pas prendre encore dix ans de retard”.

C’est la raison pour laquelle les sénateurs ont ainsi adopté un amendement visant “à préciser le cadre législatif de l’interopérabilité dans le numérique en santé”.

L’exposé des motifs est notamment libellé de la façon suivante :

« Le défaut d'interopérabilité des logiciels, services et outils numériques en santé constitue le principal obstacle à la transformation numérique de notre système de soins. À titre d'exemple, rien ne garantit qu'un patient suivi par des médecins utilisant le portail "Paaco/Globules" en Nouvelle Aquitaine puisse voir les données de son parcours de soins pleinement transférables et exploitables s'il venait à résider en Île-de-France et être traité par un médecin ou un établissement utilisant la plateforme "Terr-eSanté". La coordination des soins s'en trouve sérieusement entravée, au détriment du patient comme de la qualité de l'exercice des professionnels ».

C’est ainsi que le rapport propose, en premier lieu, d’inscrire une définition légale de l’interopérabilité dans le code de la santé publique, ajoutant que « les éditeurs devront privilégier, chaque fois que possible, le recours aux standards ouverts afin que les systèmes d'information utilisés dans le secteur public de la santé ne soient plus prisonniers des formats propriétaires pour lesquels les développeurs ont encore tendance à garder jalousement les spécifications de leurs logiciels secrètes ».

Le rapport propose, en second lieu, “dans une logique incitative”, de créer une certification de conformité des logiciels aux référentiels d’interopérabilité et de sécurité par des organismes de certification privés dument accrédités par le comité français d'accréditation.

Les éditeurs pourront solliciter cette certification sur une base volontaire et pour une mise en application différée au maximum de deux ans.

L’obtention de cette certification pour un logiciel donné par les éditeurs conditionnerait ensuite l’octroi de fonds publics pour l’acquisition du logiciel en question, à travers des programmes de soutien comme le fonds régional d’intervention (FIR), les plans “Hôpital numérique” (HOP’EN), “e-parcours” ou l’IFAQ.

Les établissements de santé seraient donc incités à privilégier des logiciels conformes aux exigences d’interopérabilité, et les éditeurs de logiciels à rechercher cette conformité pour mieux vendre leurs produits.


Emmanuelle-PeletingeasL'auteur
Me Emmanuelle Peletingeas
Selarl YAHIA Avocats
Barreau de Paris
 

Avez-vous apprécié ce contenu ?

A lire également.

Illustration Le GHT Hôpitaux de Provence optimise ses flux patients avec la solution M-SESAME de Maincare

Le GHT Hôpitaux de Provence optimise ses flux patients avec la solution M-SESAME de Maincare

24 avril 2025 - 10:06,

Communiqué

- Maincare

Le GHT Hôpitaux de Provence, un des groupements hospitaliers les plus importants de France avec 13 établissements et un bassin de 2 millions d’habitants, a choisi la solution M-SESAME, développée par Atout Majeur Concept, distribuée et intégrée par Maincare, pour répondre à ses besoins en matière de...

Illustration Webinaire – Coordination & Automatisation : La nouvelle gestion du travail des hôpitaux avec l’AP-HP

Webinaire – Coordination & Automatisation : La nouvelle gestion du travail des hôpitaux avec l’AP-HP

14 avril 2025 - 22:20,

Communiqué

Dans un contexte de transformation numérique et d’optimisation des ressources, les établissements de santé doivent relever des défis de plus en plus complexes : multiplication des projets transverses, dispersion des outils, surcharge administrative et difficultés de coordination entre directions mét...

Illustration Optimisation de la chaîne AFRT : un enjeu clé pour les établissements de santé

Optimisation de la chaîne AFRT : un enjeu clé pour les établissements de santé

07 avril 2025 - 11:25,

Tribune

-
Emmanuel BLOT

La maîtrise de la chaîne Admission-Facturation-Recouvrement-Trésorerie (AFRT) est un enjeu stratégique pour les établissements de santé. Un circuit bien structuré garantit une meilleure expérience patient, une facturation fiable et une trésorerie optimisée. Dans ce contexte, le Département d’Informa...

Illustration Hélène Gilardi nommée directrice du groupe hospitalo-universitaire (GHU) AP-HP. Université Paris-Saclay

Hélène Gilardi nommée directrice du groupe hospitalo-universitaire (GHU) AP-HP. Université Paris-Saclay

04 avril 2025 - 11:47,

Communiqué

- AP-HP

Nicolas Revel, directeur général de l’AP-HP, a nommé Hélène Gilardi, directrice du groupe hospitalo-universitaire (GHU) AP-HP. Université Paris-Saclay, à compter du lundi 7 avril prochain. Elle succède à Christophe Kassel, appelé à de nouvelles fonctions.

Lettre d'information.

Ne manquez rien de la e-santé et des systèmes d’informations hospitaliers !

Inscrivez-vous à notre lettre d’information hebdomadaire.